« Ça a un goût de délicieux. »
Les gens passent, le froid fait ses morsures au bout des doigts rougis.
C’est à Bologne, une place comme un musée à ciel ouvert sur un février d’oranges amères.
Les jambons sèchent derrières les devantures, les églises chatouillent le ciel.
« Ça fait comme des tambours dans les mollets ».
Il est là et il chante des chansons d’amour pour les jaloux.
Il a pris sa guitare, son pied et son chien, il s’est installé sur la petite marche.
Elle aussi. « Ça fait comme une sorte de rencontre. »
Le petit corps à une distance de sécurité propice à l’émerveillement.
Le grand monsieur faiseur de rythmes et de douceurs.
La voix qui caresse ses joues, sa tête tout à coup lancée en arrière.
Dans un gloussement de plaisir.
Le laisser-aller de l’enfance.
« Ça fleurit sous les semelles mouillées. »
Les petits pas de danse, improvisée.
Le groupe se forme, des adultes qui assistent au spectacle d’une béatitude faite petite fille.
Elle est seule au monde, les mères se sont assises sous le porche.
Cachées, à vingt mètres, lui donner l’espace d’exister.
Elle danse, elle rit.
Elle applaudit fort et fait des oeillades.
Elle trouve un petit garçon italien, avec des boucles et des joues gourmandes.
Elle l’entraîne dans une ronde.
Et la magie, comme un cadeau. « Ça a des ailes et plus que ça. »
« Ça a le monde à portée de rencontres. »

J’adore le texte et que dire de la photo ? Un ravissement 🙂
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Encore un ravissement de bon matin… merci pour toute cette poésie et ce bonheur livrés en kit…
Virginie
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L’un de ces moments magiques de l’enfance…si parfaitement raconté !
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